Brave New World - Le naufrage de l’univers Marvel

Je dois l’avouer, je suis sorti du visionnage de Brave New World complètement déconcerté. En tant que fan déçu, depuis l’après End Game, de l’univers Marvel, j’avais de grandes attentes, mais ce film m’a laissé un sentiment amer et une impression de gâchis total. Dès les premières minutes, j’ai été confronté à une suite d’images précipitées et incohérentes qui m’ont fait douter que l’équipe créative avait réellement pris le temps de peaufiner le scénario. Franchement, je n’arrive pas à comprendre comment on peut proposer un tel amas d’effets tape-à-l’œil et d’intrigues bancales en osant prétendre être un blockbuster.
Malgré un budget faramineux de 180 millions de dollars, Brave New World semble vouloir m’imposer l’idée qu’un assemblage d’effets visuels et de combats superficiels peut masquer l’absence d’une intrigue solide. J’ai eu l’impression d’assister à un thriller à la sauce des années 90, du genre que l’on pourrait regarder un samedi après-midi sur TF1, mais sans aucune finesse. Sam Wilson, qui se devait de prendre la relève en tant que Captain America, se voit lancé dans une mission rocambolesque en plein chaos, à l’heure où son vieil antagoniste, Thaddeus Ross incarné par un Harrison Ford fatigué, accède à la présidence. Ce mélange de vieilles rivalités et de situations improbables ne fait qu’accentuer l’impression que le film essaie de couvrir ses failles avec des références passe-partout de l’univers Marvel.

Quand Isaiah Bradley (si vous n’avez pas vu la série Falcon et le soldat de l’hiver, vous ne pourrez pas savoir d’où débarque ce personnage) se met à essayer d’assassiner le président Ross et que la suite des péripéties se transforme en une cacophonie d’événements déconnectés, j’ai ressenti une désillusion totale. La présence de groupes de mercenaires, l’apparition éclair d’un personnage aux allures de Black Widow en formation et un Samuel Sterns en quête de vengeance se succèdent sans jamais offrir une logique ou une cohérence suffisante pour me tenir en haleine. La multiplicité des intrigues finit par ressembler à un patchwork décousu, incapable d’élever le film au rang des précédents volets de la licence.

Même les scènes d’action, si souvent le salut d’un film du MCU en difficulté, ne parviennent à dissiper mon sentiment d’amertume. Oui, il y avait quelques idées originales, comme l’alliance étrange du bouclier et des ailes de Sam, et quelques plans visuellement agréables, mais ils se perdent dans un océan de dialogues fades et de plans incohérents. Je me suis retrouvé à penser que, malgré ses belles ambitions, Brave New World n’est qu’un assemblage désordonné de scènes confuses.
Je ne peux au final m’empêcher de ressentir une profonde déception. Que se passe t’il chez Marvel depuis plusieurs années ? Ce genre de navet est la preuve que même avec les moyens les plus somptueux, on ne peut pas racheter un scénario mal ficelé et des personnages sans âme. Brave New World me laisse avec un goût amer et la triste impression d’un navire en perdition que je n’aurais jamais voulu embarquer. Il est peut-être temps pour moi de m’éloigner du MCU avant le retour des Avengers.